Soyons honnêtes : le recrutement tel qu’il est pratiqué aujourd’hui est fondamentalement défaillant. Les candidat·e·s passent des heures à postuler pour finir dans un néant administratif — parfois rejeté·e·s automatiquement quelques secondes après l’envoi de leur candidature, ou pire, sans jamais recevoir de réponse. Recruteurs, employeurs, candidats : tout le monde souffre de cette inefficacité. On mérite mieux. Beaucoup mieux.
Un système impersonnel, inefficace, cassé
Quand j’ai commencé ma carrière dans le recrutement, tout tenait en une phrase : « Mettre en relation des personnes et raconter leur histoire. » Inspiré par le slogan de Nokia, ce mantra m’a guidé au quotidien. Le recrutement était autrefois une profession transformatrice — un métier qui changeait réellement des vies. Aujourd’hui, c’est devenu de plus en plus transactionnel, réduit à une simple course aux chiffres.
Les plateformes d’emploi modernes ont largement contribué à ce problème. Les entreprises ont simplifié le processus de candidature à l’extrême, au détriment de la qualité. Les candidat·e·s postulent en masse, sans vraiment se demander si le poste correspond à leurs objectifs professionnels, pendant que les entreprises espèrent désespérément que leurs annonces atteignent les bonnes personnes. Le résultat ? Un système impersonnel, inefficace, cassé.
Je me souviens d’un principe fondamental appris à mes débuts chez Ecco-Adecco : « On ne sait jamais vraiment si un candidat est le bon avant de lui avoir serré la main. » Cela en dit long sur l’importance de l’interaction humaine — empathie, bienveillance, humilité et respect. Aujourd’hui vous menez un entretien, demain vous serez peut-être de l’autre côté de la table.
Chez Jobprofile, nous avons fusionné le recrutement, le conseil RH, la stratégie organisationnelle et le coaching de carrière, pour nous distinguer radicalement des agences de placement traditionnelles. Je suis convaincu de la puissance du coaching de carrière — tout le monde peut en bénéficier.
Mais que sont devenus les recruteurs et spécialistes de l’acquisition de talents ?
La technologie a profondément remodelé les processus de recrutement, souvent au détriment de l’essentiel : l’humain. Les recruteurs s’en remettent aujourd’hui excessivement à des systèmes automatisés, croyant à tort qu’efficacité rime avec pertinence. Mais même le meilleur CV ne reste qu’un instantané superficiel des compétences et du potentiel d’un·e candidat·e. On ne peut pas — et on ne doit pas — s’en remettre uniquement à l’IA pour trier les candidatures. Les bots de recherche d’emploi et les candidatures massives créent du chaos, pas de la clarté.
Avec l’arrivée des candidatures automatisées pilotées par l’IA, certains candidat·e·s postulent désormais à des dizaines de postes par jour, sans lever le petit doigt. Ils mettent en place un système de scraping et de matching automatisé, et attendent passivement des invitations à des entretiens. En Suisse, les demandeurs d’emploi doivent prouver qu’ils cherchent activement, en envoyant au minimum deux candidatures par semaine. Résultat : les entreprises reçoivent une avalanche de candidatures mal ciblées.
Et ce n’est qu’un symptôme d’un problème plus large : le modèle économique basé sur le « success fee » des agences de recrutement. Ce modèle traditionnel n’est tout simplement plus adapté au monde technologique d’aujourd’hui. Les entreprises doivent changer de perspective : sortir d’une logique low-cost axée uniquement sur les résultats immédiats. Ces pratiques obsolètes nuisent à leur réputation, à leur marque employeur, et à l’expérience des candidat·e·s. Ce recrutement de masse, impersonnel, sacrifie la qualité au profit de la quantité.
Les plateformes automatisées de sourcing et les agences offshore n’arrangent rien : elles inondent les entreprises de CV, rendant la recherche de vrais talents presque impossible. Je ne suis pas naïf — des solutions existent, et certaines entreprises pionnières ont déjà investi pour en sortir. Comme le dit si bien le proverbe : « Le bon marché coûte cher. » Ces vieilles méthodes minent la crédibilité et l’efficacité du processus de recrutement.
Il faut que ça change. Vite. Et chacun a un rôle à jouer. Il existe des moyens plus intelligents, plus humains et bien plus efficaces de recruter, en privilégiant les partenariats durables, l’expérience candidat et la qualité réelle.
Certains de nos clients nous confient leur frustration après avoir passé des heures à rédiger une lettre de motivation soignée et un CV adapté à un poste pour lequel ils sont réellement qualifiés — et recevoir une réponse automatique ou rien du tout. Pire encore : des candidat·e·s qui passent plusieurs entretiens et n’ont ensuite plus aucune nouvelle. Ghoster un·e candidat·e après qu’il ait investi de son temps, c’est non seulement irrespectueux, mais aussi néfaste pour l’image employeur.
Il faut un changement radical
Nous devons repenser le recrutement, en mettant l’empathie et la dignité humaine au centre. L’expérience initiale d’un·e candidat·e façonne sa perception de votre culture d’entreprise. Il est temps d’abandonner l’approche impersonnelle du « on croise les doigts » et de revenir à l’essentiel : des échanges humains, authentiques.
Le recrutement, c’est avant tout une histoire de personnes. Les chercheurs d’emploi sont des individus, avec des parcours uniques, des ambitions réelles. À nous de leur permettre d’exprimer ce qui compte vraiment pour eux. On ne peut pas prendre une décision de recrutement pertinente en deux échanges bâclés. Comprendre quelqu’un, ça demande de vraies conversations, un vrai engagement.
Je me souviens très bien de la transition de Jobprofile, au début des années 2000, quand nous sommes passés des dossiers papier à un ATS (Applicant Tracking System). La productivité a grimpé en flèche, certes — mais au début, on a perdu en finesse, en sensibilité, en profondeur dans l’analyse des profils. On a rééquilibré en misant sur les appels téléphoniques, les entretiens en face à face. On ne s’est pas contentés de voir si un·e candidat·e remplissait une fiche de poste, on a cherché la bonne adéquation humaine : la personnalité, l’esprit d’équipe, les valeurs, la culture d’entreprise.
L’accompagnement des candidats fait toute la différence
Les méthodes traditionnelles ne suffisent plus. C’est là que l’accompagnement des candidat·e·s fait toute la différence. Nouer des relations sincères, comprendre les besoins de chacun·e, investir du temps dans leur évolution professionnelle : voilà ce qui compte. Cela crée des expériences positives, renforce les liens futurs, et au final, fait gagner du temps et des ressources dans les recrutements à venir.
Un vrai accompagnement, c’est une communication personnalisée — taillée sur mesure, en lien avec les intérêts et les aspirations de chacun·e. C’est remettre de l’humain dans le process, instaurer la confiance, l’écoute et le respect mutuel. C’est rendre le parcours de candidature réellement enrichissant, à chaque étape.
Je vous mets au défi
J’invite tous les CEO, CFO, CRHO, COO, CPO et décideurs à postuler, anonymement, à une offre d’emploi de leur propre entreprise. Vivez ce que vos candidat·e·s vivent. Vous pourriez être surpris·e… et motivé·e à enclencher un vrai changement. Je suis disponible pour en parler et vous proposer des axes d’amélioration.
Chez Jobprofile, nous avons à cœur d’accompagner les entreprises suisses, en garantissant à chaque candidat·e une expérience d’exception. Envie de voir comment on peut faire la différence pour vous ?
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